- Alexandra Joutel
Comment se souvenir de ses rêves ?
Petits conseils à l'attention de ceux qui disent ne pas rêver ou qui ne se souviennent de rien.
Nous rêvons toutes et tous, chaque nuit, tout au long de notre vie. Même ceux qui ne s'en souviennent pas. Car le rêve est une production naturelle de notre psyché, qui a lieu, selon les neurobiologistes, pendant la phase de sommeil paradoxal, soit environ toutes les 90 minutes de notre temps de sommeil (j'ai quelques remarques à ce sujet que je développerai dans un prochain article).
Très souvent, si l'on ne se souvient pas de ses rêves, c'est parce qu'on ne s'y intéresse pas. A moins que l'on use de drogue ou de médicaments empêchant le sommeil paradoxal, ce qui est le cas de certains anti-dépresseurs... Heureusement, à l'arrêt de ces médicaments, le sommeil paradoxal et les rêves reviennent. On observe même alors ce qu'on appelle un phénomène de "rebond", c'est-à-dire que la durée du sommeil paradoxal est augmentée dans les jours qui suivent, comme si nous avions naturellement besoin de récupérer ce précieux "temps perdu".
Donc, tout le monde rêve (même les animaux). Alors comment faire pour s'en souvenir ?
La première chose à faire, comme je l'ai dit plus haut, c'est de prêter attention à ses rêves. Avoir envie de s'en souvenir est la meilleure façon de commencer à s'en souvenir. Et je dis bien "avoir envie", ce qui est légèrement différent que "vouloir" s'en souvenir.
La volonté n'a pas vraiment sa place dans la relation avec l'inconscient et s'avère généralement inefficace. Mais l'envie, le désir d'entrer en contact avec l'inconscient, de se mettre à l'écoute de ce qu'il a à nous dire à travers les rêves, cet élan qui vient du coeur, et non cette décision qui vient de la tête, portera inévitablement ses fruits. Ayez une relation d'amour et de respect avec vos rêves (et donc avec l'inconscient) et vous vous en souviendrez. Telle est la première clé.
Deuxième étape très importante : mettre sur sa table de chevet un papier et un crayon. Vous pouvez acheter un joli carnet ou juste prendre des feuilles volantes, qu'importe. Le tout est de pouvoir noter. Et ce, dès le réveil ! Même si c'est en pleine nuit. Sinon le rêve risque de s'évaporer comme la rosée du matin au lever du soleil. Matière subtile et évanescente, le rêve se capture à chaud pour se contempler ensuite à froid.
Bien sûr, certains rêves sont tellement marquants que même sans les noter on sera capable de s'en souvenir dans la journée, voire des années après. Mais ce n'est pas le cas de la plupart d'entre eux. Donc, notez, notez, notez, tout ce qui vous vient ou au moins l'essentiel du scénario : personnages, décor, action, éléments frappants, retournements de situation...
Pour les plus fâchés avec l'écriture, il est toujours possible de poser un dictaphone à côté de son lit et de s'enregistrer. A vous de trouver la méthode qui vous convient le mieux.
Et c'est tout !
Vous verrez que petit à petit, vous allez réussir à noter peut-être des bribes de rêves pour commencer ou seulement quelques images. Ne les négligez pas et gardez-les précieusement ! Même une bribe de rêve, même une simple image peut avoir quelque chose à dire. Respectez ces petits bouts de rêves que vous avez réussi à sauver de l'oubli et vous verrez qu'un jour, et souvent peu de temps après, c'est un rêve complet que vous pourrez noter.
Dernier conseil : tenez un cahier de rêves (ou journal de rêves). Si ce n'est pas lui que vous mettez à côté de votre lit, mais une feuille volante ou un dictaphone, mettez ensuite vos rêves au propre dans un cahier dédié uniquement à cela et tenu dans l'ordre chronologique. N'hésitez pas à y ajouter tous les détails qui vous reviennent au passage, surtout si vous avez noté votre rêve dans un style télégraphique pendant la nuit. Grâce à ce cahier, vous pourrez rapidement constater les thèmes récurrents de vos rêves et l'évolution de ceux-ci au fil du temps.
Et maintenant, à vos crayons ! :-)

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